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Richard J. Davidson
Richard J. Davidson, né le 12 décembre 1951, est un professeur de psychologie, enseignant à l'université du Wisconsin à Madison. Il est également le fondateur et président du Center for Investigating Healthy Minds, un laboratoire de recherche universitaire du Waisman Center.
RICHARD J. DAVISON
Chercheur en neurosciences, professeur de psychologie et enseignant à l’Université du Wisconsin (Madison), Richard Davidson a notamment fondé le Center for Investigating Healthy Minds, qui se consacre à l’exploration des facultés positives de l’Homme, telles la bienveillance et la compassion.
De plus en plus de preuves suggèrent que la méditation, qui constitue une famille d’exercices mentaux, peut aider à promouvoir différents aspects du bien-être.
Nous avons acquis avec le temps les résultats de beaucoup d’études. Nous nous sommes intéressés aussi bien aux personnes pratiquant la méditation sur le très long terme qu’à celles qui ne faisaient que commencer, voire à celles qui méditaient pour la première fois, à titre de comparaison.
Nos conclusions générales montrent que la méditation change effectivement le cerveau, et que le type de méditation mis en œuvre compte aussi.
Chaque type de méditation a ses effets. Nous avons également conclu que la pratique régulière de la méditation est essentielle et que les changements que nous observons chez un individu qui médite ne sont pas les mêmes que ceux constatés chez les novices. Le nombre d’heures qu’il y consacre nous permet par ailleurs de prédire l’ampleur des changements que nous enregistrerons ensuite dans son cerveau !
Pour développer ....
Deux formes de méditation sont plus couramment enseignées et pratiquées en Occident.
L’une est la méditation de pleine conscience et l’autre une méditation de compassion. Nous-mêmes, ainsi que d’autres scientifiques, avons noté que la méditation de pleine conscience a tendance à avoir un impact sur les réseaux du cerveau qui jouent un rôle important dans la régulation de l’attention, alors que la méditation empreinte de compassion touche des réseaux du cerveau liés à l’émotion et à l’empathie. Ces deux formes de méditation impliquent donc différents réseaux cérébraux.
Sur la base de ma propre pratique habituelle, je pense que la méditation peut être extrêmement précieuse pour tout le monde. Il n’est pas nécessaire d’en faire beaucoup, mais il faut s’y livrer quotidiennement. C’est presque une question de santé publique. Par exemple, quand les êtres humains ont évolué pour la première fois sur cette planète, aucun d’eux ne se brossait les dents. Aujourd’hui, ce comportement est clairement acquis, car nous avons compris toute son importance pour notre hygiène personnelle. La méditation n’est pas différente. Nous parlons de simples exercices que nous pensons utiles pour l’hygiène mentale d’une personne.
Et je crois que si les gens passaient chaque jour autant de temps à s’occuper de leur tête qu’à se brosser les dents, ce monde serait alors vraiment différent. Pour ma part, je médite tous les jours, c’est une partie très importante de ma vie et j’ai différents types de pratiques : certaines visent à renforcer la conscience et d’autres mettent en œuvre la compassion et la gentillesse.
Les difficultés fondamentales de notre société sont dues aux problèmes de l’esprit humain, sa cupidité, son égocentrisme. Les divisions que nous observons entre les groupes humains et les mauvais traitements infligés à l’environnement y sont aussi liés. Et ce sont des obstacles que nous pouvons traverser en nous formant tous à la méditation.
Pour reprendre l’image précédente, j’irais jusqu’à dire que la plupart des gens, lorsqu’ils y réfléchissent vraiment, pensent que leur mental est bien plus important que leurs dents. Et c’est quelque chose que je me suis donné comme mission : changer cet état de fait.
L’une des choses fondamentales que nous savons, et ce de façon certaine, c’est que la méditation peut améliorer la concentration. Et la concentration est la pierre angulaire de toutes les autres formes d’apprentissage. Ne pas permettre à nos enfants de tirer parti de ces bienfaits est un scandale inexplicable. Nous avons les moyens d’instaurer la pratique de la méditation dans les écoles et, selon moi, c’est même une obligation morale.
Propos recueillis par Jean Staune
© Muhammed Fayiz/Unsplash